That lady with big boobs (spoiler : c'est pas pas Hanae)

Drystan Wojciech avait un nouvel amour. Elle était bien roulée, aventurière, drôlement forte pour une fille si maigre, et une vraie badass. Il la manipulait comme il voulait ou presque, il vivait avec elle les aventures les plus extraordinaires. Il ne pensait plus qu’à elle, et lorsqu’il la quittait, il n’avait qu’une envie, lui revenir.
Son nouvel amour s’appelait Lara Croft.

Si Drystan remerciait les moldus pour une chose, c’était certainement les jeux videos, l’invention la plus magique qu’ils aient offerte au monde. Mais s’il devait vraiment remercier quelqu’un, si sa tendre mère lui avait un peu mieux appris la gratitude, c’était Hanae Oshima. Elle avait eu suffisamment pitié de lui pour le nourrir, puis pitié de son ignorance totale de l’existence des jeux vidéos —difficile de dire, avec le recul, si cette découverte l’avait réellement désolée ou carrément scandalisée. Toujours est-il que sa nouvelle amie —il avait décidé d’office qu’elle était son amie, car il n’allait pas tourner le dos à des sushi gratuits— lui avait mis une manette entre les mains, appris à s’en servir. Elle avait probablement cru qu’elle n’arriverait rien à en faire, car les quelques premières heures, excédé de mourir toutes les dix minutes, Drystan avait eut dans l’idée d’ensorceler le jeu. Il changea étrangement d’avis lorsqu’il se retrouva avec la baguette d’Hanae contre la tempe et la promesse de le transformer en sachimi s’il osait faire ce qu’elle pensait qu’il allait faire.
Il avait donc fini par apprivoiser le jeu à la régulière. Hana était partie se coucher et lui avait fait promettre d’éteindre la console en partant.
Sauf que Drystan n’était jamais parti.

Le jour s’était couché puis levé derrière le fenêtre du studio, le coussin sous les fesses de Drystan s’était peu à peu creusé et la pile de mégots au fond de ce qui était originellement sa tasse de thé, agrandie.
Drystan, qui avait la fois chaud et froid s’était sans vraiment s’en rendre compte retrouvé en boxer avec un plaid sur les épaules, et ses yeux étaient rougis par la fatigue et la concentration, mais il ne voulait, non, il ne pouvait pas quitter.
Lara et lui, c’était pour la vie <3

Sur MM depuis : 05/01/2017

5h45: Réveille

S’étirer, mettre ses chaussettes, se lever puis se diriger sans attendre vers la salle de bain. Prendre une douche de 6 minutes exactement, puis commencer sa journée.

C’est du moins ce qu’avait prévue Hanae ce matin là. Ah… à quel point s’était-elle gourré sur son plan de match de la journée alors qu’en sortant de sa chambre son regard tomba sur une loque humaine dans son beau divan jaune. Les yeux exorbités de sang, une montagne de clope à ses côtés et le regard fixé sur l’écran de télévision, Drystan n’avait visiblement pas bouger de la journée… ni de la nuit. Et évidemment pour couronner le tout, le maigrichon petit blond était maintenant en boxer dans son divan, à la plus grande horripilation d’Hanae.

Un “homme” (enfin, un ado imberbe qui se pense devenu adulte, mais toujours était-il que les deux étaient doté de quéquette) était half naked dans son divan, maigrichon et visiblement avec un problème d’addiction grave… Après il fallait savoir si ce n’était pas Hanae qui avait créer cette addiction chez le blond ou si celui-ci l’avait DÉJÀ.

Secouant la tête pour chasser ses étranges réflexions, Hanae jeta un coup d’oeil à sa montre. Elle avait déjà trois minutes de retard sur ton planning, mais ce qui l’a dérangeait c’était surtout l’entièreté du tableau qu’offrait Drystan. Était-ce ainsi qu’on remerciait les âmes charitables au Royaume-Unis? Pour en profiter encore plus? Agrippant le t-shirt de Drystan qui trainait un peu plus loin sur le plancher, elle le jeta avec force sur la tronche de Drystan tout en grognant.

«TSS. Habilles-toi au moins!» lança t-elle sèchement avec son accent japonais plus prononcé que jamais. Évitant de justesse de se mettre à insulter le pauvre blond qui n’avait rien demandé. Elle Aggripa sa feu tasse de thé préféré maintenant pleine de vieux mégot puant, allant jeter son contenue à la poubelle, elle revint, marchant du talon, puis se planta devant Drystan:

«CIGARTTE, DEHORS.» Fini-t’elle en pointant la fenêtre de son studio.

L’envie de jeter le blond par la fenêtre était grande, mais son âme charitable - et sa patience - l’étaient visiblement plus… pour l’instant.

héhé:

C’est qu’il commençait à devenir bon à ce jeu. Genre, vraiment.
D’accord, il n’avait aucun critère de comparaison —c’était le premier jeu video auquel il jouait de sa vie— et il ne pouvait même pas se comparer à Hanae ou à qui que ce soit car visiblement elle n’avait pas de temps à lui consacrer pour jouer avec lui. Trente secondes une fois toutes les trente minutes, ou quelque chose comme ça.

Mais il avait sérieusement progressé au cours de la nuit, et il sentait que ce n’était vraiment pas du temps perdu, oh non ! Du temps passé aux côtés de Lara à devenir bon à leurs aventures, ça faisait très certainement de lui une meilleure personne.

Il n’avait vu ni le jour, ni Hanae se lever. Mais lorsqu’elle fit son apparition dans son champs de vision, débarrassant la table comme si elle trouvait qu’il était sale —non mais franchement, c’était insultant— il se contenta de se pencher sur le côté en grognant pour mieux voir l’écran.

«TSS. Habilles-toi au moins!»

« Hmmm-hmmm, » répondit-il, intensément pertinent.

En guise de réponse —tout aussi pertinente— il se reçut quelque chose de mou dans la tête, et son champs de vision devint tout noir.

« Mais allez là ! » se fâcha-t-il alors qu’il lançait son t-shirt un peu plus loin.

Mais c’êtait trop tard. Lara était tombée dans un fossé, raide morte. La peine au coeur, Drystan posa la manette sur la table basse et s’étira. C’est vrai qu’il était un peu rouillé d’avoir passé la nuit le cul dans ce fauteuil.

Il sauta sur ses pieds, essayant d’ignorer les petites étoiles qui se mirent à briller devant ses yeux, au moins autant qu’il ignorait les remontrances d’Hanae.

« Elle est où ta salle de bain ? Je prendrais bien une petite douche avant de reprendre ma partie, je pue ! »