« Alleeeeeeeez, Toooooom. Un petit coup pour la rouuuuute. »

POUM ! BADATRAAA ! Affalée par terre, le bras levant son verre vide complètement renversé sur elle, Pan tentait faiblement de convaincre le barman de la resservir. Peine perdue. Allongée sur le sol comme la pire des souillons, l'état de la blondinette faisait de la peine à voir.

Car si Pan était obligée de rester à étancher sa misérable soif au Chaudron baveur, c'était bien parce qu'elle se devait d'y rester. Les gens chez qui elle restait depuis le décès prématuré de son père devaient partir, et de toute façon, elle n'avait pas envie de rester deux mois sans voir aucun de ses amis.

Tant pis ! Si le barman ne voulait plus lui donner de verre, elle n'avait qu'à attendre que quelqu'un vienne lui en apporter un. Ca lui arrivait, de temps en temps, qu'un étranger vienne lui parler pour se plier en quatre pour elle, mais là, elle avait beau s'étaler en long et en travers sur le sol sale et allègrement piétiné du pub, personne ne se décidait à la porter, personne n'avait commencé une standing-ovation.

« Bdejebb.. Bo.. Bekhe.. Boi.. Ekbeke.. Boirrrr.. Ryire. Euh. » Répliqua-t-elle avec toute l'éloquence dont elle était capable.

Un sourire digne de la plus grande pourriture de télé réalité - non même bourrée Pan avait toujours plus de contenance que ça - elle roula par terre pour finalement se cogner au bar.. Mauvaise idée ? Vous ne croyez pas si bien dire. Les verres tous délicatement posés se renversèrent.. Sur la fautive évidemment, sinon ce n'était pas drôle.

Trop peu de réflexes en temps normal et saoule pour tenter de se protéger, Pan se prit donc en rafale les alcools les plus forts sur le corps, un verre ou deux tombant en crash test sur son ventre - sûrement qu'ils allaient appeler tous leurs collègues les pintes de bière à venir les rejoindre sur la piste d'atterrissage Made In Pan.

Poussant de petits cris de faiblesse - ce n'était jamais très agréable - la blondinette sentait quelques personnes se réunir autour d'elles - en état profond d'admiration ou de pitié, qui pouvait bien savoir - bien décidées à ne pas l'aider. Ils repartirent enfin et la demie-vélane put se redresser en position assise. Bobo la tête..

James chevauchait une licorne unijambiste qui volait au-dessus de Poudlard, jetant des tas de sortilèges sur les profs qu'il rencontrait, c'était génial, le vent qui fouettait son visage et POUM ! BADATRAAA ! James se réveilla en sursaut avec un affreux mal de tête, c'était pas juste il faisait un si beau rêve, mais il était où déjà ? Jetant des regards pour identifier l'endroit, le Chaudron baveur, mais il foutait quoi dans ce pub . Essayant sans conviction de rassembler ses souvenirs il remarqua alors plusieurs verres vides sur la table où il s'était endormi, dont un qui n'était pas totalement vide, bah au point où il est était, il prit le verre et le finit d'une seule traite.

Se massant la tête pour essayer de faire disparaitre son mal de tête, il essaya de se lever mais il trébucha et il se retrouva au sol, soupirant, il s'appuya sur la table pour se relever, lorsqu'il entendit un bruit de verre brisé, il se retourna mollement et il vit... Pan ? Mais qu'est-ce qu'elle faisait là ? Un petit groupe s'était formé autour de la belle Gryffondor, mais personne ne l'aida à se relever et ils repartirent tous, comment pouvaient ils laisser une si belle et délicate fleur dans cette état pensa James. Titubant jusqu'à l'endroit où se trouvait Pan, il l'aida à se relever et la posa sur une table vide tel un prince charmant, un prince charmant bourré certes, mais un prince charmant malgré tout:

Hey Pancake ! Héhéhéhé t'a compris ? Pan et cake ça fait Pancake, c'est drôle hahaha

Il se mit à rire et demanda à Tom le barman de lui amener deux verres de whisky pur feu, il essaya de parler mais tout ce qui sortait de sa bouche fut un son incompressible, ce qui le fit rire, il rassembla toute sa force pour articuler:

Alors Pankemon, tu fous quoi ici ?

Le monde l'avait abandonnée, transformée en tapis, laissée sur le sol froid et imbibé d'alcool du Chaudron Baveur, sans personne pour regarder à quel point Pan était magnifique en toutes circonstances, sans personne pour la relever..

Et là, le miracle se produisit. Soulevée du sol, posée sur une table comme une fleur dans un pot de chambre, la belle se retrouvait de nouveau à la verticale. Qui était ce gentleman, ce héros ? Qui, envers et contre tous, l'avait délivrée de sa forteresse pour la faire princesse ?

Mise à la hauteur de son sauveur, Pan put finalement le regarder dans les yeux. Les plus beaux yeux qu'elle n'avait jamais vu, des yeux qu'elle foudroyait d'une passion plus déchirante que les vagues qui s'échouaient contre les falaises de son coeur. Ces yeux ne pouvaient appartenir qu'à l'ange tombé du ciel James Hunter.

« Hey Pancake ! Héhéhéhé t'a compris ? Pan et cake ça fait Pancake, c'est drôle hahaha »

La demi-vélane n'avait rien compris, mais ce n'était pas grave. Souhaitait-il des crêpes ? Voulait-il qu'elle lui en fasse ? Regardant à droite et à gauche un appareil ou même une pâte, la blondinette ne voyait cependant rien. Déçue de ne pas pouvoir subvenir aux besoins du plus beau balbutieur de tous les temps, Pan s'allongea sur la table. Elle invita son partenaire à venir la rejoindre près d'elle, jetant un oeil au plafond en espérance d'un peu de soutien de sa part.

Allongée à ses côtés, la cinquième scruta précieusement James. Elle aurait aimé que chacun de ses faits et gestes se gravent éternellement dans sa rétine, ne plus battre des cils et rester sur cette table auprès de lui pour toujours.. Elle passa sa main dans ses cheveux, la meilleure sensation du monde envahissant tendrement son petit coeur au bord de la crise cardiaque. Sa main dériva sur son visage, touchant ses joues, ses lèvres, chaque centimètre carré de son visage.. Soudainement, Pan aurait aimé être habile de ses mains. Faire un tableau de lui, une sculpture, construire un système informatisé pour mieux l'admirer et passer le restant de ses jours en sa compagnie..

« J pss l pls bll jrn d m v n cmpgn d pls b grçn d mnd » Prononça-t-elle   sans se rendre compte du non-sens de sa phrase.

Je passe la plus belle journée de ma vie en compagnie du plus beau garçon du monde ne devrait pas être si compliqué à exprimer, pourtant. Sa bouche bougeait lentement, répétant en silence chaque petite syllabe qu'elle n'avait su prononcer, chaque petite syllabe que le beau James des bois avait entendu et n'avait pas compris.

Pan se colla contre lui, posant maladroitement sa tête sur le buste le plus parfait qu'elle n'avait jamais vu. Les yeux momentanément fermés, la rouge et or ne voulait plus qu'une chose : ne jamais plus être séparée de l'homme de sa vie. Jamais.

HRP:

James scruta précieusement sa belle princesse, sa déesse, l'unique raison de sa vie, pour elle il combattrait des dragons, construirait un temple pour rendre honneur à son incroyable beauté, il s'allongea à côté de son âme sœur, observant chaque détail de son magnifique visage, il voulait rester ici avec elle pour l'éternité, la combler de bonheur, entendre son rire ensorceleur qui apaiserait l'âme d'un damné.

« J pss l pls bll jrn d m v n cmpgn d pls b grçn d mnd »

Tu parles le fourchelang. Tu es top comme fille Pan, j'aimerais passer tout le reste de ma vie avec toi.

La belle Gryffondor passa sa main dans les cheveux du blondinet, puis sur son visage, ses joues, ses lèvres, chaque fois qu'elle posait ses délicates mains sur le corps de James, celui-ci ressentait de profond frisson et il avait l'impression que son cœur battait la chamade. Souriant inconsciemment, il passa sa main dans les cheveux de Pan en caressant son visage splendide, sa douce peau le fit frémir:

Pan j'adore passer du temps avec toi, j'espère que ça ne se terminera jamais.

Attrapant un verre qui se trouvait près de lui, il but jusqu'à la dernière goutte de ce délicieux nectar, lorsque Pan posa sa tête sur son buste, il se crut au paradis, caressant la joue de sa divine princesse, lâchant un soupire de soulagement, il était tellement bien ensemble, même s'il ressentait une grande fatigue et que ses yeux se fermaient lentement, il pensait à Pan et quand Morphée l'emporta dans le royaume des rêves, il rêva de sa vie avec pan.

Il la trouvait top comme fille. Jamie-mimi la trouvait top comme fille. Personne ne l'avait jamais trouvée top comme fille. Personne n'avait jamais posé sa main sur elle de cette façon, personne ne l'avait regardée comme la seule personne au monde capable de combler tous ses désirs les plus chers (je t'aime Dry), comme une âme-sœur. Pan s'arrêta de respirer pendant une minute. Peut-être que cela suffirait à faire durer ce moment pour toujours.. L'apnée émotionnelle ?

« Je chercherais la pierre philosophale pour passer l'éternité avec toi » répondit la jeune fille dans un souffle.

Pan entendit vaguement le bruit d'un verre qui se vidait mais tout n'avait plus aucune importance. Quelqu'un pouvait mourir, sous la table où elle était allongée qu'elle s'en fichait pertinemment : le temps que cela n'était pas James. Un sourire incontrôlable envahit ses lèvres à la dernière phrase du jeune homme tant bien même que si la blondinette avait été un chat le pub aurait pu l'entendre ronronner de plaisir.
Aussi délicatement que lui permettait l'alcool, la cinquième année releva légèrement la tête. Il était si beau, si parfait, allongé à côté d'elle.. Si beau qu'elle n'avait plus qu'une seule envie.. Oui, elle allait le faire. Pan s'approcha délicatement du visage de son fougueux chevalier et s'avança vers ses lèvres. Pourquoi était-ce que son coeur devait lui faire si mal ? Etait-ce le rythme de son amour qui résonnait ainsi ou le chaos qui régnait dans sa tête à ce moment précis ? Pan n'était plus qu'à deux centimètres. Plus qu'un. Plus qu..

« Rrrnnmm.. Pfchhhhh.. »

Sa sleeping beauty s'était littéralement assoupie. C'était bien à son tour de jouer au prince.. Mais pas tout de suite. Refoulant l'envie qui la démangeait de s'emparer des lèvres du blond, Pan reposa maladroitement sa tête sur son torse, s'installant confortablement pour la plus belle sieste de sa vie toute entière.

~~~

Lorsque Pan se réveilla, la journée était, elle, sur le point de s'achever. Où était-elle ? Visiblement, pas dans son lit. Son oreiller avait beau être très confortable, le reste de son corps souffrait déjà le martyr. Espérant ne pas s'être perdue trop loin du Chaudron Baveur, la rouge et or ouvrit les yeux.
Il y avait torse.. Devait-elle en conclure qu'il y avait aussi une tête quelque part là-haut ? S'endormir sur les tables, elle avait déjà fait. Se réveiller dans les bras d'un garçon - l'absence de poitrine et le début de masse musculaire ne trompait pas Panstein - elle avait déjà fait. Alors pourquoi tout semblait si bizarre... Et si familier ?

« Miss Young, vous et votre euh.. Ami devriez aller vous dégourdir les jambes. »

Ami ? Ami.. Les connexions se firent petit à petit dans le cerveau de Pan Young. Un ami. Avec lequel elle avait bu. Avec lequel elle avait dormi. Avec lequel elle avait.. Mais qu'avait-elle fait, nom d'un snargalouf à lunettes ? Plus qu'un seul moyen d'en être sûre.. Morte d'inquiétude, Pan ouvrit les yeux, se relevant avec horreur et précipitation en constatant que son ami n'était personne d'autre que James Hunter.

Debout sur la table, Pan poussa un petit cri aigu. En fait elle n'aurait pas dû s'arrêter de crier. Face au garçon, la demi-vélane reculait de plus en plus, cherchant à s'échapper de l'emprise malsaine et alcoolisée du garçon endormi. Mais à force de reculer, on finit par tomber de haut. De très haut, quand on ne mesurait pas plus d'un mètre cinquante.

Contre le sol, Pan agonisait. Sa tête ne lui avait jamais fait aussi mal. Chacun de ses membres criaient de douleur et d'indignation, même son petit coeur semblait avoir son mot à dire. Contrarié d'avoir été trompé, abusé. Contrarié d'être tombé de si haut - pas que de la table. Et pour finir, elle ne le sentit plus battre. Ou peut-être était-ce elle qui partait lentement. Crachant du sang sur ses propres - plus autant que ça maintenant - vêtements, haletant, Pan perdit connaissance.

HRP: