OYEZ OYEZ, AVERTISSEMENT MES CHERS AMIS.:

Aujourd’hui était un grand jour, un jour grandiose, un jour phénoménal, un jour qui restera dans les mémoires de tous ! C’est à ce moment que vous avez envie de me donner une baffe, pour que j’arrête de tourner autour du pot et que je vous dise enfin pourquoi ce jour est si spécial. Figurez-vous qu’en ce merveilleux et admirable jour (OK j’arrête), Anastasia Stonehenge avait un rencard. Oui vous avez bien lu, un rencard, un vrai de vrai. Avec un garçon grand, beau, intelligent : le prince charmant quoi ! Un homme à la hauteur de notre parfaite Ana (chut, on y croit). Le seul souci avec ce monsieur.. bah comment dire… c’est qu’il était pas là.

De quoi casser le mythe de notre homme parfait qui avait déjà une heure et demi de retard et qui n’était donc pas si parfait que ça. Les minutes passaient et la brune commençait fortement à penser que son prince plus si prince que ça lui avait posé un lapin. Bien que de manière général, elle aimait beaucoup les lapins, elle devait bien avouer que celui-là lui montait littéralement en travers de la gorge.
C’est donc la gorge serrée qu’elle décida de s’offrir un verre à elle-même, gardant espoir que l’apollon débarque sur son beau cheval blanc, tel un noble destrier, au moment où elle s’y attendrait le moins. Oui, quand elle aura fini son verre, il arrivera, elle en était certaine.

Se levant de sa chaise qui l’agaçait à grincer depuis son arrivée, elle se dirigea donc au bar pour commander son breuvage. Vous vous attendiez certainement à ce qu’elle commande une Bièreaubeurre ? Que nenni ! Cette année, elle avait acquis sa majorité et elle était bien décidée à prouver à tous qu’elle était devenue une adulte robuste ! C’est donc avec un enthousiasme démesuré qu’elle commanda un hydromel pur feu sous l’œil interrogatif de la dirigeante de la taverne qui n’avait pas l’air convaincue de la majorité de la jeune femme.

Une fois servit elle plissa les yeux en direction de son verre, le défiant du regard, se promettant que cette fois-ci elle tiendrait l’alcool, parole de Gryffondor ! La situation s’annonçait déjà mal puisqu’elle défiait ouvertement un verre, un objet totalement dénué d’émotions, enfin on sait tous ce que c’est qu’un verre quoi. Elle but le contenant cul-sec, comme une vraie adulte balaise, affichant un air triomphant comme si elle venait de sortir gagnante d’un champ de bataille. Air de vainqueur qui se transforma presque immédiatement en une grimace digne des plus beaux trolls de montagne lorsqu’elle ressentit le liquide lui incendier la trachée. Elle ne sentait plus ses cordes vocales mais ça y était, elle était une vraie adulte maintenant ! Elle se sentait tellement adulte qu’elle décida de commander un deuxième verre d’un signe de la main, incapable de prononcer le moindre mot tant sa gorge la brûlait.
Après tout, l’autre imbécile n’était pas encore arrivé, c’était qu’elle n’avait pas encore assez bu. C’est au bout du sixième verre que la serveuse lui refusa de commander à nouveau prétextant qu’elle ne tenait même plus sur son tabouret.

"Comment ça j’tiens plus sur votre tabouret ? C’est pas d’ma faute s'il est d’travers votre bout d’bois ! Et puis j’ai soif moi ! Vous voudriez pas qu’une de vos clientes meurt de déshydratation dans votre établissement !" dit-elle en adressant un regard à la fois suppliant et mécontent à la serveuse.

"Et bien va donc boire l’eau des toilettes ma p’tite ça te fera du bien !"

Ana ronchonna avant de partir reprendre sa place dans le fond, où elle était assise lorsqu’elle attendait son bellâtre.Elle était tellement énervée en se rappelant la raison de sa venue ici qu’elle en oublia de continuer de râler sur la serveuse. Un rencard… Pff, encore un imbécile celui-là ! Comment osait-il faire faux bond à la graaaande Anastasia Stonehenge ! Ces mecs, c’était tous les mêmes, oui Madame, tous ! Quand bien même elle ne les avait pas tous essayé, elle avait décrété que c’était comme ça et pas autrement !

Regardez-moi celui –là là-bas, en train de roucouler avec sa copine ! Grâce à son don complètement décuplé lorsqu’elle buvait un peu trop (pour ceux qui ne seraient pas au courant, Ana a le "merveilleux" don d'empathie), elle pouvait clairement sentir les hormones en fusion du jeune homme qui n’était en plus de ça pas très discret à fixer le décolleté de sa nana devant tout le monde. Il fallait que quelqu’un prévienne la fille et Ana, en fille bienveillante qu’elle était, allait s’en occuper ! C’est ainsi qu’elle se leva d’un bond, vacillant sur le plancher avant de s’affaler sur la table où se trouvait les deux tourtereaux.

"Ahhhhh toi ma petite tu devrais faire gaffe, il en veut qu’à ton derrière ! Enfin plus ton devant j’imagine du coup m’enfin bon…" dit-elle en pointant d’un doigt mal assuré la jeune fille qui n’avait rien demandé.

Se relevant tant bien que mal, tel un pantin désarticulé, elle retourna s’enterrer à sa table en ronchonnant des bribes de phrases que personne ne comprenait.

Les sorties à Pré-au-lard n’était plus ce qu’elles étaient.

Premièrement, en sixième année, la dynamique était bien différente.  Tout n’était plus une question de s’amuser chez Zonko.  Non, tout était maintenant d’allez à des dîners rencarts préparés quelques jours à l’avance.  

Les hormones menant le monde, les étudiants profitaient des quelques sorties du château pour s’organiser des rendez-vous secret avec leur douce moitié - du moins celle des quelques jours à venir…

Mais tout ça ne faisait jamais partie des plans d’Hevelius.

Non.  Pollux traînait plutôt des pieds dans le village, parfois traîné par Sara, d’autre fois par June.  Bref, il n’était pas d’une grande utilité à personne et n’avait lui-même jamais grand chose à faire lorsqu’il était temps des sorties.  Généralement de bonne fois, il suivait les filles, où l’une d’elles, patiemment jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans un magasin un peu trop féminin pour lui.  C’était alors son signe pour prendre la poudre d’escampette et disparaître jusqu’au couché du soleil.

Parce que c’est là que la sortie pour le blond commençait vraiment.  Quand le village se vidait finalement des étudiants hyperactifs, Pollux sortait la tête de sa cachette et prenait une longue marche dans l’air qui se refroidissait de la soirée.  Ignorant avec brio et désintéressement les règlements concernant le couvre-feu, le serdaigle prenait alors la direction de l’un des pubs du village pour y siroter un verre sans trop attirer l’attention sur lui.

En ce soir de sortie, Pollux ne faisait défaut à son habitude.  Installé au fond des Trois-Balais - sous l’oeil ennuyé de la serveuse - le blond sirotait son deuxième verre de scotch de la soirée.  Quelques couples étaient encore présents, défiant eux aussi les règlements, mais vraiment, Pollux n’en avait cure, bien trop concentrer à fixer le fond de son verre avec lassitude, ce sont les paroles - particulièrement aiguë, d’une fille qui attira son attention.  D’abord ennuyé, puis passablement gêné de reconnaître la fille à la robe rouge du party du 6 octobre, le serdaigle pinça des lèvres en affichant un air incertain et compatissant, alors que la brune s’étalait de tout son long sur la table du dit couple, leur partageant des secrets d’il ne savait où.  

Une chose était certaine, il doutait fort de la réceptivité du couple en question.

Franchement saoule et bourrue, la fille à la robe rouge retourna s'asseoir à sa table tout en ronchonnant et Pollux ne pu s’empêcher de sourire.  Son verre dans sa main se portant à ses lèvres pour une longue gorgé de whisky, les yeux céruléen du serdaigle ne pouvait quitter la brunette alors que ses paumes devenaient étrangement moites.

Pourquoi la voyait-elle donc jamais dans les couloirs de Poudlard?  Pourquoi ne réussissait-il pas à se lever pour allez lui porter compagnie.  Certainement parce qu'elle n'avait nullement l'air d'une fille voulant de la compagnie d'un pauvre serdaigle comme lui.

Et pourtant...

HRP:

Ajlavado..liculutopus... Jluyunao.dibabadoubiiide...

C'était ce genre de mots qui sortaient de la bouche de la jeune femme à l'heure actuelle. Le genre de truc imprononçable qu'elle marmonnait en ronchonnant dans sa barbe et qui n'avait de sens que dans sa tête, enfin même là c'était pas très sûre parce que sa tête était vachement vide à ce moment-là (Non pas qu'elle soit très remplie habituellement mais tout de même !). En réalité, elle disait un peu n'importe quoi parce qu'elle n'avait pas la force d'aligner des mots pour former une phrase et que parler sans but précis l'empêchait de ressentir les émotions des gens autour d'elle parce que son cerveau était bien trop occupé à chercher des syllabes.

Le problème avec cette technique c'est qu'elle use vachement de salive et que notre Gryffondor avait déjà soif depuis un bon moment à cause de cette foutue barman qui refusait de la servir davantage. C'est donc avec dépit qu'elle pencha sa tête en arrière en fermant les yeux, ouvrit la bouche comme une mendiante, en priant très fort le ciel pour que de l'eau tombe du plafond par on ne sait quel miracle. Après quelques secondes d'attente bien trop longues, elle dut de se rendre à l'évidence qu'il y avait peu de chance pour qu'une telle chose se produise à l'intérieur. Elle afficha une moue triste, résignée à attendre la mort avec dignité. Elle aurait certainement pleurer si elle avait eu assez d'eau dans son corps pour alimenter ses yeux.

Un éclair de génie traversa son cerveau meurtri lorsqu'elle se souvint de son intervention un peu plus tôt. Le couple avait deux verres de bièreaubeurre devant eux, ça ferait parfaitement l'affaire ! Et puis, il lui devait au moins ça, elle qui avait essayé de sauver la fille !
Ana se leva d'un bond, pressée de mettre son plan en action et de sentir le liquide lui traverser la gorge, elle s'y voyait déjà ! Quelle ne fut pas sa déception lorsqu'elle vit les verres vides.

"Bah voilà ! M..oi j'essaie d'être serv-ia-ble et c'est comme ça qu'on.. me remercie ! Vraiment les gens d'nos jo..urs, AUCUN sens du resp..ect !"

Minute. Elle venait de croiser un visage familier ou du moins, elle pensait l'avoir déjà vu en rêve. C'était un signe ! Titubant légèrement, elle alla s'asseoir -ou plutôt s'affaler- à côté du blond assit au fond de la salle. Elle le fixa un moment, en plissant les yeux, pour essayer de l'identifier mais rien à faire, son cerveau était complètement embuer par l'alcool !

"On s'est déjà vu non ?"

Elle espérait que non parce que dans le cas contraire, la situation aurait été très gênante. Si ça se trouve elle ne reconnaissait même pas un de ses amis !

Le couple derrière était toujours en phase de rechercher apparemment, elle pouvait clairement ressentir leur envie mutuelle ainsi que leur frustration. Elle avait envie de leur crier de se bouger les fesses mais ça aurait paru bizarre. Après tout, les empathiques étaient assez méconnus et vu l'état dans lequel elle se trouvait, elle serait sûrement passée pour une cinglée en supposant que ce n'était pas déjà le cas. Fermant les yeux très forts, elle essaya de les ignorer mais ne réussit qu'à renforcer ce sentiment de frustration qui grandissait en elle.

Elle décida donc de se décaler, poussant par la même occasion le blond avec elle, afin de s'éloigner le plus possible de ce maudit couple aux hormones en fusion. Dans cette action, son bras rentra en contact avec le garçon qu'elle pensait connaître et un flash de la soirée des cachots lui revint en mémoire. Oh. My. God. Oh que oui elle l'avait déjà vu. Un rouge intense aux couleurs de sa maison lui monta aux joues lorsqu'elle se remémora la scène. Là tout de suite, elle aurait voulu s'enterrer dans un trou mais malheureusement, elle n'avait rien à disposition pour creuser.

La brune attrapa donc le verre d'alcool du blond, passant sûrement pour une alcoolo pour la deuxième fois de sa vie devant lui et l'avala d'une traite. Oublier, c'était la meilleure stratégie de repli pour l'heure.

Elle sortit d’il ne savait où.  

Vraiment, il avait dût lâcher le contact visuel que quelques secondes, le temps de regarder le contenue de son verre, prêt à prendre une gorgé, que soudainement la brunette était bien avachie contre lui.

"On s'est déjà vu non ?"

Si en temps normal Pollux n’était pas spécialement fan des contacts physiques avec des inconnus(es), là il n’eut carrément pas le choix.  Vraiment cette fille était pire qu’un ouragan, le poussant, elle agrippa - sans trop se poser de question - le verre du blond avant de se l’enfiler, sous les yeux surpris du pauvre Serdaigle.  Pollux fixait la brunette avec une pointe d’étonnement, d’agacement et… quelques chose d’autre qu’il n’avait que rarement vécu (généralement trop concentrer sur son propre echec et sa minable existence)... l’envie.

Les brides de souvenir de la soirée dans le cachot lui revenait parfois.  De nouvelles information s’ajoutaient, d’autres se clarifiaient.  En se moment, avec la présence si près de la fille à la robe rouge, de l’odeur de son shampooing et de son haleine alcoolisé ravivait d’étrange émotion en lui.  Honte, gêne, envie?   L’estomac noué, son regard se détacha de son verre vide pour se poser sur les lèvres de la brunette… puis jusqu’à ses yeux avant de tout naturellement détourner le regard tout en se grattant la barbe.

Il n’était définitivement pas assez saoul pour avoir cette conversation.  Des verres s’imposaient.

Chuchotant à l’oreille de la la jeune femme: "Bouges pas je nous ramène à boire", voir même étonner qu’il ait réussi a lui dire quoi que ce soit.  Pollux se leva pour la laisser seule, derrière lui, alors qu’il partait en quête de remontant - espérant tout de même qu’elle ne se mette pas à vomir sur leur table… ou pire… sur la table des amoureux aux regards papillonneux.

Faisant signe à la bartender de lui servir deux verres (qu’il se fit servir avec un regard de reproche pour il ne savait quelle raison), Pollux revint vers leur table, laissant feu sa place à la brunette pour s’installer plutôt en face d’elle.

Que dire… que faire…?  Comment aborder la conversation?  Qu’est-ce que les gens faisaient normalement dans ce genre de situation?

Pour seule réponse, il poussa un verre en direction de la fille, leva le sien en soufflant:

"Sláinte!"* avant de prendre une longue gorgé du liquide doré.

Pourvu qu’il s’agisse d’un liquide de chance… Il ne serait franchement pas contre une version alcooliser de felix felicis en ce moment!

What's the meaning of this? *:

"Bouges pas je nous ramène à boire"

Ce type était génial, il aurait pu lui murmurer des mots doux, la demander en mariage, lui annoncer qu'elle avait gagné à la loterie sorcière ou des pâtisseries livrées à domicile à vie qu'elle n'aurait pas été plus heureuse. Là tout de suite, boire comme un trou était bien la chose dont elle avait le plus envie et le bellâtre la lui amenait sur un plateau d'argent, enfin façon de parler étant donné que le bois de la table était plutôt miteux.

C'était d'ailleurs à se demander comment cette table faisait pour tenir encore debout vu son allure, bien qu'Ana était plutôt mal placée à ce moment pour parler, heureusement que la chaise était stable. C'est donc avec une curiosité insoupçonnée qu'elle se baissa pour aller inspecter le dessous de la dîte table pendant que le beau blond était parti chercher le Saint Graal. Beurk, elle aurait mieux fait de laisser son joli minois là-haut. Le dessous de la table était recouvert de toutes sortes de substances : chewings-gums, crottes de nez et autres éléments non identifiés dont on préférait sûrement ne pas connaître la nature.

Absolument répugnant ! Il fallait qu'elle sorte sa bouille de là avant d'attraper une maladie incurable méconnue qui ferait donné son nom à une association de recherche anonyme remplie de vieux séniles.

Evidemment, elle se cogna violemment la tête en remontant, un petit geste poli pour dire au revoir au dessous de table dans son langage. Bien que la taverne était assez bruyante, le boum de son crâne raisonna dans toute la pièce, attirant quelques regards amusés à leur table. La brune se retrouva alors face au blond qui avait changé de place. Mince, il devait avoir vu toute la scène lui aussi.

"Oh, c'était rapide" dit-elle en se frottant l'arrière de la tête, sentant le rouge lui monter aux joues venant s'ajouter au feu déjà présent grâce à l'alcool.

Le garçon prononça un mot qu'Ana ne comprit pas trop avant de commencer à siroter goulûment son verre. Probablement encore une coutume dont Ana ignorer l'existence bien que beaucoup de ses amis lui avaient rappeler maintes et maintes fois qu'il fallait trinquer par politesse avant de boire en comité.

"Euh oui, euh Slant" murmura-t-elle faiblement en enfouissant son menton dans son cou, espérant que l'inconnu n'ait pas remarqué qu'elle n'avait rien compris de ce qu'il avait dit et qu'elle ne se souvenait déjà même plus des syllabes qu'il avait alignés.

Un silence gênant s'installa durant plusieurs minutes tandis qu'Ana n'arrivait même plus à boire tant elle se sentait mal à l'aise. Vu ce qui s'était passé à la fête, c'était probablement stupide de sa part de ressentir une gêne mais bon, Ana restait Ana.

"Alors hum, tu viens souvent ici ?"

Niveau de qualité de conversation proche de zéro. Pourtant son cerveau n'avait pas pu trouver mieux. Elle était bien trop gênée pour parler du 6 octobre et bien trop stupide pour s'aventurer sur une question de parcours scolaire. Lui souriant timidement, elle espérait qu'il ne prendrait pas la poudre d'escampette trop rapidement. A vrai dire, elle était plutôt contente, le prince charmant qu'elle avait attendu plus tôt avait été remplacé par un véritable roi, que demande le peuple ?

HRP:

L’alcool commençait lentement à monter à la tête du pauvre Hevelius.  Ce qui avait d’abord été une petite soirée calme pour déguster un bon whisky s’était étrangement transformé en une soirée du malaise ou il sentait de plus en plus le besoin de terminer rapidement son verre pour en prendre un autre.  

Prendre un autre verre, une raison pour se lever et quitter la table ou une raison de plus pour ouvrir la bouche et regretter ses paroles le lendemain?  Vraisemblablement, après le party de déchéance, il n’avait pas appris de ses erreurs et donc continua de boire, espérant que toute inhibition disparaissent pour qu’il puisse enfin discuter sérieusement avec la fille à la robe rouge.

L’entendant baragouiner une horreur qui devait certainement être un «slaìnte» particulièrement mal formulé - promis il ne lui en tiendrait pas rigueur-, Pollux avala sa gorgé de travers lorsqu’il entendit la question de la brunette.

Wait… c’était pas sa "quote" à lui ça?  Le gars macho et bourré qui drague comme ses pieds les belles filles?  Pourquoi la brunette lui volait-t’elle sa phrase tout pourris !?  Pourquoi lui disait-elle une phrase aussi moche?  Les filles n’étaient-elles pas censées être meilleur que les clichés?

Certes, blâmons le whisky.

La gorge en feu, les larmes lui montant aux yeux d’avoir mal avaler son whisky, Pollux dût attendre quelques secondes pour se remettre de l’événement.  Tentant de respirer avec difficulté, il réussi finalement a articuler:

«Euh je...»

Lui dire qu’il était là le plus souvent qu’il le pouvait tel un bon alcoolo avec des habitudes de vieux de 40 ans dans un pub alors qu’il en a 16?… non merci.  Lui avouer qu’il venait plusieurs soirs par mois par un passage secret de Poudlard en plus des soirs de sorties?  Encore moins!  Très bien… elle voulait éviter le sujet?  Elle voulait jouer à qui drague le moins bien, elle allait être servie!

«Je ne viens que pour pouvoir regarder les anges passer»

Plantant son regard dans le siens, il lui fit le sourire le plus stupide de l’histoire des Hevelius avant de se cacher le nez dans son verre.  

Cael n’aurait pas été fier de sa technique de drague à la con… mais au fond, draguait-il vraiment la brunette?

Well...

Derrière chaque blague il y a une parcelle de vérité.

Des anges ? Ca existait vraiment dans le monde sorcier, ça ? Pourtant Ana n'était pas une née-moldue, bien qu'elle n'ait rien contre eux, mais elle n'avait pas leur ignorance sur leur monde. Elle serait tout de même au courant si ça existait ces petites choses volantes, non ?

"Des anges ? Où ça ?" questionna-t-elle perplexe en regardant autour d'elle, n'ayant pas compris la phrase de drague pourrie. Est-ce qu'il la prenait pour une idiote ? Non parce que vu du point de vue d'Ana, ça y ressemblait fortement. Ok, elle n'avait pas été très brillante à la soirée de la décadence mais pouvait-il vraiment lui en tenir rigueur sachant qu'il n'avait guère été plus sérieux qu'elle ?

"Tu te moques de..."

Ana se coupa dans sa phrase, tandis qu'une ampoule clignotante s'allumait dans son cerveau. Illumination, elle venait de comprendre ! Affichant une moue surprise en écarquillant les yeux, elle inspira grandement mimant un "Ahhh" silencieux, le genre de truc qu'on faisait quand on venait de comprendre un exercice d'Arithmancie compliqué mais qu'on pouvait pas faire de bruit parce que le prof' risquerait de vous interroger et de vous faire rendre compte qu'en fait, vous aviez rien compris du tout.

OK, niveau level de beauferie, on atteignait des sommets là. Ana ne saurait dire lequel des deux avait été le plus nul en matière de discussion d'ado totalement ratée. Et bizarrement, ça donnait du charme à la conversation. C'était tout à fait illogique de penser cela, c'était encore sûrement de la faute de l'alcool. Oui, c'était même pour ça qu'ils étaient aussi nuls, ça ne pouvait pas être eux voyons.

Que dire ? Que faire ? La situation était peut-être pire que durant la soirée des cachots. Au moins là-bas, ils avaient pu laisser leurs corps aller pour cacher le malaise intellectuel mais là, il n'y avait pas d'échappatoire. Ana ne pouvait certainement pas retourner dans ses bras pour éviter de parler. Une impasse, voilà ce que c'était.

Reprenant une gorgée en grimaçant, ne se sentant plus du tout adulte d'un coup, le regard d'Ana balaya la salle en quête d'une information qui pourrait l'aider à décoincer la situation. Il y avait toujours ce couple qui se faisait des mamours dans leur coin, oubliant certainement qu'ils se trouvaient dans un espace public. Un peu plus loin, il y avait un groupe d'ancêtre qui se racontaient certainement les derniers potins du coin. Au bar, il y avait deux hommes complètement perchés qui buvaient leurs bières en rigolant comme des baleines, renversant plus de liquide sur le comptoir que dans leur bouche. Une pièce venait de rouler d'une de leur poche jusqu'au plancher.

Une pièce... Quoi de mieux qu'un bon vieux jeu moldu pour rendre la situation encore plus désolante ? Non, même en passant des heures à réfléchir, je crois qu'on ne pouvait pas faire pire, c'était parfait, tout à fait en accord avec leur nullité mutuelle.

Sortant sa propre pièce d'une de ses poches, elle la posa sur la table en soupirant. Ana se sentait minable, vraiment minable. L'inconnu devait sûrement la prendre pour une pauvre fille totalement inintéressante. Et le pire dans tout ça c'est qu'il n'avait sûrement pas tort.

Illumination n°2 in coming.

Fronçant les sourcils, trouvant un court répit avant de passer pour une totale débile et laissant au beau blond une chance d'échappatoire pour trouver autre chose à faire ou à dire, elle questionna : "Au fait, c'est quoi ton nom ?"

C'était peut-être pas une si bonne idée que ça comme question tout compte fait. Après ce qu'ils avaient fait à la soirée, la Gryffondor se sentait assez minable de ne même pas connaître le prénom du Serdaigle.

HRP: