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Stornoway est le village jouxtant l'édifice de la W.I.S.E. La route entre les deux se fait, à pieds, en une vingtaine de minutes et offre une vue spectaculaire des plages qui bordent l'île. Village tout près des montagnes est traversé d'une rivière se jetant dans la mer, charmant et pittoresque, Stornoway - à force de cohabiter avec la W.I.S.E. - est devenu un village entièrement sorcier où il fait bon vivre et travailler. Là-bas vous y retrouverez également le quartier Coigrich, un quartier qui, depuis quelques années, s'est naturellement développé avec l'arrivée d'étudiants aux origines multiples à la W.I.S.E. - sur la rue Goathill. Restaurants italiens, japonais, coréens et même canadiens y ont vu le jour. Salles de bowlings, de karaokés, petits salons de thé, boulangeries, bibliothèques, magasins de musique, terrains de foot, studios de danse, gymnases et bars ont pointés lentement le bout de leur nez, faisant maintenant compétition aux édifices ancestraux présent depuis bien longtemps dans les rues de Stornoway.
welcome sur Memor Mirificus, un forum University/City/HP de type fantastique ou vous pouvez incarner moldus, sorciers ou cracmols. Le jeu se déroule a Stornoway sur l'île de Lewis, là ou la première université pour sorciers et moldus a ouvert ses portes. Vous aurez sept jours pour terminer votre fiche. aucun nombre de RP par mois n'est demandé, ni de ligne minimum par réponse.
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Midnight snack [PV bébé Knight]

Mer 17 Aoû - 23:30
C’était la troisième nuit d’affilée. C’est qu’il commençait à penser que l’univers entier se moquait bien de lui, que quelqu’un, quelque part, du haut de son nuage, se foutait de sa gueule. Mais bien sûr qu’il dormait comme un bébé à tous les weekends, des heures durant, ne s’extirpant du lit qu’à dix heures après en avoir dormi autant. Le soleil, les p’tits oiseaux, tout ça. Oui oui, une vraie princesse de Disney. Mais dès qu’il devait se réveiller le lendemain matin, son corps se mettait à lui jouer des tours. La nuit précédente, c’était la chaleur – le Gryffondor s’était réveillé couvert de sueur, collant au possible, et avait dû prendre une douche, ce qui lui avait récolté un sweat lancé direct au visage de la part d'un Galvin grognon. L’autre d’avant, des douleurs dans les articulations, comme si on l’écartelait, tant qu’il lui fallut une potion anti-douleur et une compresse chaude. Mais aujourd’hui. Aujourd’hui, c’était pire. Aujourd’hui, on testait sa patience, et c’est les sourcils froncés et les lèvres pincées qu’il fixait amèrement le plafond de son lit à baldaquins, un poing serré sur la couverture et l’autre se glissant nerveusement dans ses cheveux.

Il avait faim.

Pas faim genre "Oooh, il me faudrait une p’tite collation, sinon demain j’vais pas être de bonne humeur." Pas faim genre "Une pomme, ça devrait m’boucher un coin." Non. Une faim qui creuse le ventre et qui remonte jusqu’à la langue, une faim qui fait mal, qui grogne et qui résonne. Et pourtant, il avait bien mangé la veille. Les trois repas, les goûters, même une tartine à marmelade au pamplemousse avant de se coucher. Et un verre de lait au chocolat par-dessus ça! Mais non, ça ne le faisait pas. Apparemment les changements hormonaux et physiques qui se produisaient dans son corps creusaient jusqu’à son estomac. Peut-être qu’il était damné à être un goinfre pour le reste de sa vie. Non non non, ça ne pouvait pas durer longtemps, ce truc. Il avait besoin de se reposer, il avait besoin d’être en forme et jovial, pour lui et pour son équipe. Après tout, fallait bien écraser toutes les autres maisons au Quidditch, comme le veut la tradition. Pour les études, on repassera, ça prenait le deuxième rang. Mais bon, autant faire d’une pierre deux coups.

Seth tenta en vain de se rendormir, se tournant et se retournant dans son lit, soupirant d’exaspération entre chaque position. Sur le ventre? Non. Sur le dos? Nah. Sur le côté, avec un oreiller entre les cuisses? Nope. Et dans une seconde de folie, il pensa réveiller tous ses collègues juste pour ne pas être le seul à avoir l’air d’un zombie au matin. Une nuée d’oiseaux se jetant sur les fenêtres? Une alarme retentissante? C’est dans un râle qui n’avait rien de discret qu’il abdiqua finalement, dégageant les couvertures afin de se lever. Le jeune homme considéra un instant enfiler sa robe de sorcier, ou tout au moins un t-shirt, mais il manqua de motivation – et pis au fond, il s’en fichait. C’est donc tout juste habillé d’un bas de pyjama à carreaux rouges et dorés et de grosses chaussettes de laine qu’il quitta le dortoir, puis la salle commune, à pas de souris.

C’est à croire que son escapade nocturne et ninja-esque lui creusa encore davantage l’appétit puisque, à peine avait-il passé la porte des cuisines que son ventre gronda en force, arrachant un petit rire à l’Anglais qui se permettait finalement de se détendre – il savait que l’attente ne serait plus très longue, maintenant. C’est donc en chantonnant et en ballottant des hanches que Seth se bâtit un sandwich monstre – le salami, le fromage, les tomates, le bacon, la laitue, la mayo, la totale – et se versa un grand verre de jus de pomme.

Mais rien n’eut d’égal au crounch de sa première bouchée, et à l’air presque extatique qu’il avait au visage alors qu’il marmonnait un « Mioum mioum » à chaque mastication.
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Jeu 18 Aoû - 18:10
Ding. Ari pouvait déjà prévoir la suite. Dong. Répétait la petite voix dans sa tête. Ding dong, chatonna-t-elle alors tandis que la troisième année tentait passablement de se concentrer sur un devoir de magie noire. Pas que Ari était en retard sur ses devoirs, non, cela n'arriverait jamais; ou que dans les heures les plus sombres de l'histoire de la magie, là où les soirées dans les cachots devenaient quotidien d'une société pervertie par un idéal aussi rêvé qu'Ulanovski en string de bain. Non, Ari était parfaitement à jour, merci beaucoup.

Le sérieux était chez elle une vertu, et le sommeil un luxe qu'elle ne pouvait se payer. Il y avait des monnaies qui avaient plus de valeur qu'un morceau d'or; la santé en faisait partie. Et si la famille d'Ari n'était pas pauvre, Ari se retrouvait bien souvent dépourvue de cette denrée rare qui berçait les nuits des collégiens; le repos.

Les devoirs de magie noire, c'était ceux qui déroutaient le plus la petite fille. Faire du mal aux autres, leur infliger de la peine : elle en était incapable. Elle était connue auprès de ses proches pour sa douceur - et parfois, il fallait l'avouer, sa nervosité - et elle en était contente; loin de l'image de monstre en quoi le vieux professeur essayait de les transformer.

L'aiglonne mâchouillait distraitement sa dernière barre de chocolat moldu - la dernière dans son dortoir, elle en avait toujours une petite réserve qu'elle planquait dans les cuisines - un très bueno chocolat, réconfort dans un monde de souffrance et de cruauté qu'était le sien. La barre arriva plus vite à terme que son devoir, et bientôt, son petit ventre réclama non seulement de la nourriture mais aussi une très grande quantité d'eau - ou d'une quelconque boisson un peu rafraîchissante. Elle avait vidé la carafe d'eau, sa petite réserve personnelle de soda, et son ventre résonnait dorénavant aussi rempli que le cerveau de son frère.

Ari revêtit un pull et s'engouffra dans la pénombre peu accueillante, sa baguette devant elle en éclaireur. Le chemin, elle le connaissait, par coeur même, voire les yeux fermés. Peut-être qu'elle arriverait même à s'y rendre les quatre membres liés deux par deux ou bien seulement à cloche-pied, mais l'heure n'était pas aux paris idiots de gamins attardés, non, c'était l'heure de se rassasier allègrement avant de retourner s'assommer l'esprit sur un devoir aussi inutile qu'intéressant (même si la théorie avait toujours ses avantages, l'idée de la pratique la terrifiait d'avantage).

La déception d'Ari fut grande lorsque, arrivée dans les cuisines, elle ne se retrouva pas face à une horde d'elfes bienveillants mais face à son grand dadet de frère, la bouche pleine d'un sandwich douteux; et dire que c'était la fierté de la famille... Elle soupira, les mains sur les hanches, attendit qu'il ait à nouveau la bouche pleine à craquer, et s'éclaircit la gorge.

« Huh... » L'assurance n'avait pas toujours été sa meilleure amie, mais de là à l'abandonner face à son frère... « Miam miam, comme tu dis. » Elle resserra l'étreinte de son pull et croisa les bras. « Ce n'est pas tout à fait le régime du capitaine des Gryffondors, ça, un sandwich. » L'anglaise haussa les épaules, se servant un verre de jus de pomme à son tour. « Papa et maman ne seraient pas fiers de toi. » Lâcha-t-elle, le nez rivé sur sa boisson qu'elle vida d'une traite, un léger sourire apparaissant sur ses lèvres... Papa et maman ne seraient pas fiers d'elle non plus.
Ariett M. Knight
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Ven 19 Aoû - 2:05
C’était exactement ce dont il avait besoin. Des protéines, des glucides et une bonne dose de cholestérol. Rien d’autre n’aurait pu combler avec autant de facilité cet ouragan grondant dans l’abdomen du joueur de Quidditch. Bon, il y avait pensé. À cette heure-ci, la meilleure chose aurait été pour lui de prendre un grand verre d’eau bien froide, une banane, et puis de retourner au lit. C’est nourrissant, une banane, et c’est bourré de vitamines. En tout cas, c’est ce que sa mère lui aurait dit, ou quelque chose de semblable. Mais elle n’était pas là, pas vrai? Y’avait personne pour lui faire la leçon, et personne pour lui rappeler qu’il aurait probablement mal au ventre le lendemain matin, surtout qu’il allait se coucher tout de suite après – ce qu’il avait l’intention de faire, il était absolument épuisé. Cette idée le fit sourire; cet esprit de rébellion, aussi modéré puisse-t-il être ce soir, lui plaisait beaucoup.

Une grosse goutte de mayo lui tomba direct sur l’orteil au même moment où quelqu’un d’autre entrait dans la cuisine. Et pour un instant, il ne sut pas quoi faire. D’abord, la mayo, c’est pas ce qu’il y a de plus agréable d’avoir sur la chaussette. Ensuite, il n’était définitivement pas supposé être ici, et encore moins à cette heure-ci, et s’il fallait qu’il soit sanctionné, il n’en entendrait jamais la fin une fois le message rendu à la maison familiale des Knight. C’est donc l’air un peu paniqué et la bouche pleine qu’il leva les yeux vers la porte, mille et une excuses lui traversant la tête au cas où il doive s’attirer les grâces d’un enseignant.

De toutes les personnes qui logeaient dans l’école – les élèves, certains professeurs, les fantômes, les elfes de maison – il fallait qu’il tombe sur sa sœur. Sa sœur qui semblait l’éviter depuis des mois déjà, sa sœur avec qui il n’avait pas eu de vraie conversation depuis le début de l’été dernier. Depuis, il semblait à l’Anglais que chaque parole était confrontation, que chaque syllabe était amère et acide et qu’elle lui en voulait. Et il avait beau cherché, il ne savait pas pourquoi elle était devenue comme ça avec lui. En tant que frère et sœur, il y avait toujours eu un peu de rivalité bien saine, mais là, ça dépassait les bornes, et Seth s’en voyait autant blessé que frustré. Il avait essayé à maintes reprises de reprendre le contact, de lui tendre la main, mais elle avait refusé. Et là, il en avait marre. Vraiment, il aurait préféré une colle et des copies à faire que de confronter sa cadette sans la présence de quelqu’un d’autre.

Son regard dévia furtivement vers le haut avant qu’il ne roule carrément des yeux aux paroles de la Serdaigle, alors qu’il mâchouillait sa bouchée, essuyant au passage son pied sur le bord de l’îlot de cuisine où il s’était installé. Bien sûr qu’elle lui faisait la leçon et qu’elle essayait de le prendre de haut pour quelque chose d’aussi con qu’un sandwich nocturne. Bien sûr qu’elle jouait la carte des parentaux. Il avala, fit passer le tout d’une gorgée de jus et, son regard trouvant finalement celui d’Ariane, il lâcha, sans doute un peu sèchement,


« T’as toujours rien de mieux à dire, hm? »

Et voilà, il s’en voulait. Sitôt les mots sortis de sa bouche, il voulait lui demander pardon. Parce que ça restait sa petite sœur et qu’il l’aimait. Mais par la barbe de Merlin qu’elle était insupportable dernièrement. Dans un moment d’hésitation, ses dents lui effleurèrent la lèvre du bas, puis il se risqua finalement à une autre tentative. Parce qu’elle valait la peine qu’il continue d’essayer.

« T’arrives pas à dormir?.. », demanda-t-il, le ton tout de suite plus doux et plus bas. Il marqua une courte pause puis reprit. « J’peux te préparer quelque chose, si tu veux. »
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Ven 19 Aoû - 9:54
HRP:

La main sur son verre vide, Ari n'avait pas bougé d'un pouce, du mal à bouger les lèvres pour répondre. Les paroles de Seth lui étaient restées en travers de la gorge. Rien de mieux à dire, vraiment ? La brunette aurait préféré se farcir "la malédiction de la famille Grownhoutten" en Allemand plutôt que de continuer cette conversation, pourtant tous ses membres semblaient crispés, comme s'ils ne pouvaient plus bouger, que le peu de jus avalé avait suffit à geler son cerveau. Ou était-ce juste Seth qui la faisait bouillir intensément ?

La troisième année souffla, se resservit un verre qu'elle but sans plus de cérémonie, les yeux rivés sur le jus qui semblait avoir perdu toute sa saveur. Sans un regard pour son frère, Ari monta sur un plan de travail qui devait lui permettre d'atteindre un tiroir beaucoup trop élevé en temps normal. L'anglaise l'ouvrit, attrapa quelques friandises sans trop d'attention et redescendit, se postant face à Seth, petite veinarde qu'elle était d'avoir hérité d'un frère pareil. Elle jeta son Toblerone sur la table la plus proche et ouvrit un paquet de langue de chats, avant d'en fourrer une dans sa bouche. Elle avala le bonbon comme elle avait encaissé ses paroles; en silence.

« Rien de mieux à te dire » souligna-t-elle. « C'est sûr que je n'ai pas autant de répartie que le grand Seth Knight, désolée... » Mima la petite fille ironiquement.

Elle osa même une petite révérence, avant d'aller chercher une bouteille de soda aromatisé cerise pomme et se servit du délicieux mélange pétillant, fantastique. Elle continua quelques instants à manger et boire, puis se retourna vers le tombeur de ces dames. Il avait été franc en l'espace d'une seconde, un moment où Seth-le-magnifique ne s'était pas contrôlé devant Ariquiqui, un moment qu'il regrettait, et qu'elle n'était pas prête d'oublier. Elle savait bien qu'au fond, il ne pouvait pas la supporter, qu'il faisait semblant... Et bien qu'il arrête. Ari, elle, ne jouait aucun rôle; elle n'avait besoin de la pitié de personne, encore moins de Seth qui ne pouvait pas la comprendre.

« Si tu étais plus perspicace - mais apparemment on ne peut pas répondre à sa petite soeur et faire attention au monde qui nous entoure - tu verrais que je ne suis pas en train de ronfler. Tu en aurais conclu que donc, je n'arrivais pas à dormir... On ne peut pas tout avoir... Frangin. » Répliqua-t-elle en baissant la tête. Ari était allée trop loin, mais Seth savait la faire sortir de ses gonds. « Garde tes mains sur le vif d'or. Si tu y arrives. » C'était un coup bas, Seth était un bon joueur de Quidditch, mais cela avait été plus fort qu'elle.

Le petit ventre d'Ari gronda; lui avait envie d'un sandwich préparé par un grand-frère attentionné comme l'aurait été Tobias, mais Ari n'allait sûrement pas se l'avouer. Elle grignota encore un peu, guettant la réaction de son frère. Une sensation bizarre lui démangeait cependant le ventre, oui Ari n'avait pas été gentille, mais elle n'était pas un monstre quand même. Elle lui servit un verre qu'elle fit glisser sur le plan de travail en sa direction.

« Goûte. » Ari soupira. Pourquoi partageait-elle ? « Tu as besoin de goûter ça au moins une fois dans ta vie. » Se justifia-t-elle. « Mais ne va pas croire que tu en auras plus simplement parce que tu es mon frère, c'est une excuse qui ne marche plus depuis longtemps. » Le mit-elle en garde. C'était vrai, c'était sa boisson, et même si elle l'autorisait à lui en piquer un verre, elle ne lui en proposerait sûrement pas un deuxième : qui disait deux disait jamais deux sans trois, etc. Elle croqua la moitié d'une langue de chat, laissant l'autre pendre comme sa propre langue, avant de la rattraper et de la dévorer sans hésiter.
Ariett M. Knight
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Sam 20 Aoû - 0:15
Elle le faisait exprès. Y’avait pas de doute. Et si l’Anglais en avait eu avant, des doutes, maintenant, ils s’étaient tous effondrés par cette pique verbale de pas même deux minutes. C’est tout ce que ça prenait, deux minutes, pour complètement faire changer la danse. Lui qui avait osé s’ouvrir tout doucement, qui avait voulu essayé, juste une autre fois, d’être gentil avec elle malgré tous ces précédents efforts vains, se retrouvait maintenant bouillonnant de frustration. Mais pour qui elle se prenait, putain, lui parler de la sorte? Qu’avait-il fait pour se mériter le courroux d’une ado qu’il ne reconnaissait plus malgré toutes les années de complicité qu’ils avaient pu partager avant? Les pique-nique en famille, les jeux de cachette, les histoires de peur, les films de Disney, les danses sous la pluie, les câlins, les lectures un après-midi d’orage, les plongeons ratés au lac, les éclats de rire. Et tout ce que ça avait pris, c’était deux minutes. Elle le faisait exprès.

Il avait lâché son sandwich – ou plutôt, il en avait terminé une moitié et l’autre, il n’en voulait plus. Quelque chose se serrait dans son torse, dans sa gorge, et c’est les yeux baissés, la mâchoire serrée et les doigts accrochés sur le bord du plan de travail qu’il s’efforçait de garder son sang-froid. Les remarques lui passèrent dessus, le happèrent, le frappèrent, mais il ne réagit pas tout de suite. Il se savait capable d’une méchanceté qu’on ne lui connaissait que rarement, et il refusait d’en faire sa sœur la victime – même si à cet instant précis, elle le méritait. Inspire. Expire. C’est le bruit du verre qu’on lui glissait qui lui fit lever les yeux, mais son visage ne s’affichait aucune émotion. Les joues plates, le regard las, les lèvres droites. Il attrapa le verre, s’exaspérant silencieusement du fait qu’Ariane eu apparemment besoin d’ajouter une autre poignée de mots qui ne faisaient qu’ajouter de l’huile sur le feu. Elle le faisait exprès.

Il prit une gorgée du verre que sa sœur lui avait offert, s’étonna d’un petit « Hm » du goût agréable du soda, après une seconde d’hésitation, il lui rendit la pareille, faisant glisser son assiette sur le plan de travail pour que la moitié intouchée et bien coupée de son sandwich se retrouve direct devant Ariane. Le Gryffondor n’aurait pas pu expliquer ce qui lui avait pris. Après tout, elle était tout à fait capable de se lever et de jeter son offrande, froide comme était, ou de le laisser intouché. Ç’aurait été son genre, et même qu’il s’y attendait. Mais quelque chose en lui voulait prouver à sa cadette qu’il était capable de rester calme et composé devant l’adversité, même si cette adversité savait toujours exactement quoi dire ou quoi faire pour l’enrager.


« Tu sais que t’es une vraie bitch parfois, Ari? », dit-il sans gêne et, étonnamment, sans agressivité dans la voix non plus.

Il empoigna le verre et, de quelques pas, s’approcha de sa sœur pour voler une langue de chat à son paquet, la glissant entre ses lèvres et la mastiquant doucement alors que son regard noisette trouvait celui, bleu pur, de sa frangine. Il garda le silence, l’imposa, même, sans un mot, durant quelques secondes avant qu’il ne reprenne, le ton sec mais pas méchant.


« J’veux savoir ce qui te prend parce que, franchement, je commence à en avoir plein les noises de ton attitude de merde. Tu vieillis mais tes manières de gamine courroucée suivent pas. Parle-moi, au lieu de jouer les idiotes. Tu vaux mieux que ça. »

Et pour conclure sur une note gentille et contradictoire, parce qu’apparemment, c’est comme ça que les enfants Knight communiquent, en se balançant des insultes et en courtois à la fois, il ajouta, touchant du revers d’un doigt les boucles foncées d’Ari,

« C’est joli, les cheveux plus courts. »

Eh oui, ça faisait des mois qu’elle les avait coupés, mais quand on se fait ignorer, les nouvelles se rendent mal.
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Dim 28 Aoû - 17:38
Courroucée, ça elle l'était. Non seulement son frère - devait-elle vraiment le considérer comme son frère, en était-elle obligée - venait de la traiter de la pire immondice du monde, mais en plus il continuait de l'insulter le plus naturellement du monde. Son ton sec était représentatif de la gorge d'Ari, ça y était, elle en avait ras le bol. Elle n'essaya même pas de protester, se contentant d'attraper sauvagement la moitié de sandwich de son frère sans un regard pour lui - pourquoi le grand Seth aurait-il besoin d'un coup d'oeil d'une telle traînée.

Ari n'avait pas une très haute estime d'elle-même : elle se rabaissait, se rapprochait tellement des murs qu'elle allait finir par les poncer, et voilà que Seth venait de la traiter de vraie bitch, de merde, de gamine courroucée et pitoyable, et pour le tout d'idiote. Oui, elle avait été idiote de croire que c'était une bonne idée d'engager la conversation avec un tel monstre.

Et le pire de tout : le cinquième année n'avait même pas prit la peine de prendre un ton agressif. Au point où il en était, il aurait au moins pu aller jusqu'au bout, crier après elle, réveiller Poudlard pour quelque chose. Approchez tous : Knight contre Knight ! Qui en sortira vainqueur ? En tout cas, ce n'était sûrement pas elle. Elle n'avait rien gagné en compagnie du joueur de pacotille et ne regrettait amèrement plus tout ce qu'elle avait osé dire - consciente de l'élément déclencheur qu'elle avait craché avec rancoeur sur un grand frère qui ne le méritait pas, et qui le méritait amplement maintenant.

« Grâce à toi maintenant je n'ai plus de doute à avoir. » Sortit-elle en reposant le quart de sandwich qu'elle n'arrivait plus à avaler, qu'elle n'avait plus envie d'avaler. « Tu m'énerves Seth. » La troisième année fixa intensément ses pieds. Elle ne voulait plus regarder celui arrogant de son crétin de frère - si elle était une idiote, Seth était au moins un crétin. Et pourtant ce n'était pas elle l'idiote de la famille. Elle le laissa toucher ses cheveux sans rien y répondre; après tout n'avait-il pas demandé à ce qu'ils parlent de leurs problèmes ? Il n'avait ni le droit de la complimenter après un tel lynchage, un point c'était tout. « Tu vas te salir les doigts en touchant les cheveux d'une telle bitch. Parce que c'est ce que je suis, pas vrai Seth ? C'est comme ça que tu me vois... C'est plus clair maintenant, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi. » Elle resta dans le silence quelques instants, trop énervée pour parler, avant de se contenir et de reprendre. « En fait si, je sais. Mais tiens-tu vraiment à savoir ? » L'anglaise pouffa de rage. « Non, tu ne veux pas. Et si tu voulais tu t'en foutrais... Prends toutes les langues de chat que tu veux, mais ça n'atténuera pas ta langue de vipère. »

Incapable de contenir ses émotions plus longtemps, Ari s'assit par terre, contre le plan de travail. Elle respira un moment, le regard dans le vague et les jambes repliées contre sa poitrine peu développée. Elle ne voulait plus regarder celui qui la mettait dans tous ses états, car il n'y avait qu'une seule personne à Poudlard qui pouvait l'irriter à ce point. Elle enroula ses jambes de ses bras sans plus de préoccupation pour Seth - il s'en sortirait beaucoup mieux sans elle.

« Je me suis coupée les cheveux un peu avant la rentrée, je pensais que ça serait bien mais je me suis trompée. Je déteste ma coupe de cheveux. » Elle soupira. « Tu es un bon joueur de Quidditch... » La bleu et bronze enfouit sa tête dans ses genoux. « Mais tu es un mauvais frère. »
Ariett M. Knight
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Lun 19 Sep - 18:13
Truth is, there is no winner. Dans ce genre de conflits – ceux qui pleuvaient, maintenant, dans la fratrie des Knight – tout le monde perdait. On y perdait un bout de soi-même à chaque insulte, un bout de son sang à chaque pensée hargneuse. Et si au début on n’y voyait que de la simple rivalité fraternelle, comme c’était le cas dans tant de familles, aujourd’hui, c’était autre chose. Il y avait un fond de tristesse à tout cela, comme si tous les deux s’étaient résignés à se détester, comme s’il n’y avait plus rien à faire. Et c’était bien là que se trouvait la vraie tragédie. À faire semblant de s’en vouloir, on commence à creuser dans les insécurités, à s’acharner dans les noirceurs, et on fait du dommage à ceux à qui on n’en veut pas vraiment.

Seth était absolument défait par la réaction de sa sœur. Il en était exaspéré autant que désespéré et, pour l’une des rares fois de sa vie, il ne sut qui quoi dire, ni quoi faire. Lui le beau parleur s’était complètement tût alors que dans ses yeux, des larmes se bousculaient. Il ne voulait rien de tout cela. Il ne voulait pas de cette amertume et de ces frustrations, il ne voulait pas de ce brasier enragé au creux de son ventre. Et surtout, il ne voulait de cette certitude qu’il rendait la vie de sa cadette absolument misérable.

L’un après l’autre, les petits tics nerveux du garçon faisaient surface. Ceux qu’il arrivait normalement à faire taire puisqu’il n’était jamais –JA-MAIS – aussi mal à l’aise que devant les émotions de sa sœur. Ça avait commencé avec ses doigts qui s’étaient crispés sur eux-mêmes, puis ses dents qui étaient venues lui érafler l’intérieur de la joue alors que son regard ne savait absolument pas où se poser. C’est qu’il en tremblait presque et sa tête, elle, ne savait pas où se jeter, prise entre les remords et ce murmure perpétuel qui refusait que Ariane gagne. Mais le Gryffondor n’avait tout simplement plus l’énergie de se battre.

C’est d’un pas lent et un peu las que Seth s’avança vers l’une des grandes armoires de nourriture et l’ouvrit. Mais il n’en sortit rien pour l’instant et se contenta d’en pousser le fond, qui glissa ensuite sur le côté pour révéler une cachette. On y trouvait trois bouteilles d’alcool – téquila, rhum et scotch. Il extirpa la troisième bouteille de sa cachette, referma le tout et, sans un mot, s’approcha d’Ariane et s’assied à ses côtés, à même le sol. Il regarda sa sœur un instant alors qu’il décapsulait la bouteille puis, après avoir pris une grande lampée de liquide ambré, il s’adressa à la jeune Knight.


« I’m sorry. Je sais que je suis une merde de frère, et tu mérites mieux. » Il ponctua sa phrase d’un soupir. « J’aimerais juste que ça soit plus facile pour nous de communiquer. Et j’sais que j’ai entièrement ma part de tort dans tout ça. Si t’es une bitch parfois, moi je suis un connard à plein temps. » Une autre gorgée. « Mais la vérité, c’est que je déteste savoir que je te rends triste. Et j’aimerais que tu m’aides à devenir une meilleure personne en me disant ce que je fais de mal. » Il sourit, sincère. « Je suis con, Ariane, parfois j’ai besoin qu’on m’explique. »

Il lui tendit la bouteille en signe d’offrande. Tout ce qu’il voulait, c’était jeter les armes.

Spoiler:
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Dim 19 Fév - 16:31
HRP:

Je suis désolé. Elle aussi était désolée. Désolée d'être descendue, de s'être entêtée, d'être née. La brunette enfouit de plus belle son visage là où on ne pourrait le voir, à l'abri du regard malveillant de son crétin de frère. Elle aussi était une crétine. La faim aurait mieux fait de lui grignoter le ventre, au lieu de cette horrible boule qui ne cessait de la tirailler de part en part. Et pourquoi Seth ne faisait-il qu'acquiescer ? Ce n'était pas ce qu'elle avait souhaité.

Tu avais souhaité qu'il te comprenne, non ? Mais il ne comprenait pas, n'avait pas à comprendre. A quoi bon compatir s'il ne changeait pas ? Car Ariane ne pouvait le changer, c'était sa façon d'être. Elle ne voulait pas entendre de sa bouche ce qu'elle méritait ou non, il ne la connaissait pas et n'avait fait aucun effort pour. Ne voyait-il pas qu'elle avait besoin d'un frère, qu'elle en avait peut-être envie ?

Tu ne penses pas qu'il changerait si tu lui disais comment ? La gamine repoussa la petite voix d'un mouvement de tête. Elle ne voulait plus écouter personne, ni elle ni son frère; qui ne faisait que s'insulter depuis tout à l'heure. Chacune de ses phrases lui arrachaient un sourire puis une larme, elle ne savait plus quoi faire et pour cause, elle avait déjà tout fait.

« On est pas frère et soeur pour rien » fit-elle de sa voix étouffée, baignée de sanglots. Elle n'aimait pas pleurer, c'était bruyant et un très bon moyen de se faire remarquer peut-être qu'il fallait la suggérer à Seth. Elle n'aimait pas, encore moins devant son frère. Ils ne s'étaient plus rien partagés depuis des années, elle n'en avait pas plus envie maintenant.

La sorcière releva légèrement la tête, une grosse mèche de cheveux barrant son visage. Le rouge et or tendait son bras vers elle. Et au bout du bras... Une bouteille. D'alcool. Pour boire. Ne la connaissait-il pas du tout ? Ari n'avait pas plus envie de boire que de se jeter du haut d'une falaise - quoique la deuxième proposition paraissait beaucoup plus alléchante, maintenant. Elle voulait crier, pleurer toutes les larmes de son corps; lui dire qu'il n'y avait rien à expliquer, qu'il faisait tout de mal, comme à l'instant.

Elle voulait, mais ne pouvait pas. Les mots ne franchissaient pas ses lèvres, et elle n'était pas sûre d'y être pour quelque chose. S'il ne souhaitait pas la voir triste, pourquoi s'obstinait-il à la rendre malheureuse ? La Serdaigle éloigna l'alcool de sa trajectoire. Pourquoi en proposait-il à une fillette de treize ans ? Et pourquoi à elle ? Elle n'était pas une de ses amies, et ne voulait pas l'être.

« Tu ne penses qu'à toi » expliqua l'enfant sans même tenter d'être méchante. « Je déteste l'alcool. L'alcool, la nudité, les personnes trop extraverties, le changement, le sentiment amoureux et... Et... Et... » La jeune Knight ne put continuer sa phrase, prise d'un gros chagrin. Elle aurait tout donné pour un câlin, mais ne voulait pas se jeter dans les bras de son frère, elle ne serait pas une autre de ses victoires. Elle se rapprocha de lui, jusqu'à le toucher, envoya balader la bouteille qui se fracassa sur le sol intentionnellement. Elle était égoïste - sûrement pas autant que lui - elle ne voulait pas d'un frère qui boit ou qui l'incitait à faire de même. La fillette attendit qu'il la prenne dans ses bras pour continuer à parler, osant enfin le regarder fébrilement dans les yeux.

« Tu ne me connais pas, et tu t'en fiches » répliqua-t-elle encore. « Tout ça ne change rien. » Elle se cacha dans les bras de son frère tandis que de la chaleur se répandait dans tout son corps. « Tu vas te rendormir et continuer à me rendre la vie insupportable, parce que tu ne sais rien faire d'autre » continua-t-elle. « Ca, et le Quidditch. » Elle ne pouvait même plus bouger, tant elle était peinée. « Tu sais que j'ai rejoins l'équipe de Serdaigle ? Je parie que non. Tu t'en fiches de moi » poursuivit la bleu et bronze. « Tu ne penses qu'à toi » résuma-t-elle. La boucle était bouclée, et elle ne savait plus trop quoi ajouter. Elle s'était retrouvée face à un mur, et maintenant elle le serrait très fort dans ses bras avec espoir qu'il se transforme en vapeur. Mais le mur resterait un mur, et Ariane resterait malheureuse.
Ariett M. Knight
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Lun 27 Fév - 22:21
Je ne sais plus quoi faire. Je suis à court d’idée, je suis à bout de ressources, d’énergie, mais certainement pas à bout de volonté. Parce que s’il y a une chose que je n’abandonnerais jamais dans cette vie, ce sont les gens qui me sont chers. Et malgré cette fissure, ce fossé, ce gouffre, cet abîme qui s’est creusée entre Ariane et moi au fil des mois, malgré ce constant déchirement, malgré la frustration et le désespoir, je ne l’abandonnerai pas. Je l’aime trop. Qu’elle m’aime ou non. Et dernièrement, la situation tend à cette seconde situation, je le sens dans le mépris et le dégoût dans ses yeux lorsqu’elle me regarde. Je le sens dans l’aigreur de sa voix lorsqu’elle me parle. Je le sens dans le froid glacial de sa peau lorsqu’elle m’effleure, même si ça n’est certainement que par erreur. J’ai rendu ma sœur la Reine des Neiges à force de ma propre connerie, et maintenant j’en récolte le fruit. Et volontiers.

Parce que je m’accroche au passé. Je m’accroche à nos goûters, enfants, lèvres rosies par les fraises et rires interminables dans la gorge alors que l’on jouait à faire semblant. Je m’accroche à la fin de cet été avant ma première année à Poudlard, quand Ariane avait refusé de me lâcher la main pour m’empêcher de monter dans le train, quand ses yeux gorgés d’eau avaient supplié les miens, quand sa petite voix brisée avait dit qu’elle savait bien qu’il fallait que je parte mais que j’allais trop lui manquer. Quand elle m’avait fait promettre de lui écrire. Et je l’avais fait, à toutes les semaines, durant deux ans, jusqu’à ce qu’elle arrive à son tour à Poudlard.

Parce que je m’accroche au futur. Cette vision d’un avenir où je fais la file, impatient et agité, à une séance de signature pour la sortie d’une suite à son bestseller qui a fait décoller sa carrière d’auteure. Où elle me saute dans les bras en me voyant, s’accroche à mon cou et m’invite à venir la voir chez elle bien vite pour un repas, rien que nous deux et nos vies respectives qui ne se ressemblent pas, mais dans lesquelles nous sommes toujours inclus. Un avenir, peut-être, où j’ai le privilège de lui offrir un neveu ou une nièce qu’elle aimera, j’en suis certain.

Parce que je m’accroche au présent. À ces rares moments où j’ai l’impression – peut-être à tort – qu’elle ne me voit pas comme une sous-merde sans valeur, qu’il reste en elle une parcelle de cette admiration et cette affection qu’elle a déjà eu pour moi. Je m’accroche au verre de la bouteille qui éclate sur le sol à ses côtés, à son corps tremblant de sanglots qui se presse contre le mien avec un amalgame de rage, de tristesse, de désillusion et de tendresse.

Je m’accroche à elle, mes bras se faufilant autour d’elle pour la serrer contre moi. Sans la forcer, sans rudesse. Une main dans son dos, qui monte et descend. Doucement, calmement, au rythme d’une respiration régulière que je voudrais qu’elle calque. Une autre à la jonction entre sa nuque et sa tête, mes doigts perdus dans ses cheveux. Même enfant, j’adorais caresser ses cheveux et sa tête. Souvenir de ses deux ans, de mes quatre. Assis au creux du divan à la maison, mes yeux rivés sur la télévision moldue qui affichait un film de Disney, ma main distraite mais chaude sur sa tête assoupie sur mes cuisses. Ohana means family. Family mean no one gets left behind.

Bien sûr que je sais qu’elle fait partie de l’équipe de Quidditch. Au même poste que moi, en plus. Et la fierté que j’ai ressentie lorsque je l’ai appris m’a fait flotter de joie pendant des jours. Mais je ne l’ai pas mentionné. Parce que je ne voulais pas lui faire haïr quelque chose qui pourrait lui apporter plaisir et liberté. C’est qu’elle avait tendance à faire ça, dernièrement. Et j’ai décidé que la meilleure chose à faire, c’est me taire. Mais apparemment, ça n’est pas suffisant.

Je dois me taire et tout dire à la fois. Être plus présent, et disparaître. Mais surtout, je ne peux pas être moi. C’est bien là la pire de mes fautes. Et je ne sais pas quoi en faire.

Alors je me tais. Peut-être que mon silence saura être bien plus révélateur que mes mots. Je reste près d’elle, prêt à partir si elle veut que je le fasse. Et je ravale ma fierté, mon sarcasme mon orgueil, même si c’est complètement contre ma nature. Parce qu’il faut que j’essaye quelque chose.

Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé. J’ai cru m’endormir pendant une dizaine de minutes, bercé par nos respirations, par la chaleur de notre étreinte et par mes souvenirs. Une heure, peut-être? Je ne sais pas si elle dort. Il fait sombre dans la cuisine. Il fait froid, sauf pour nous. Mes yeux s’ajustent à la noirceur. La bouteille brisée est encore là-bas – ça n’était pas qu’un rêve.  Je glisse loin d’elle pour un instant à peine, tout juste pour me lever sur mes pieds, puis me penche pour venir la recueillir dans mes bras, l’y accueillant d’un bisou sur le front.

Ce n’est qu’une fois assis sur un fauteuil de ma propre salle commune, après avoir été la porter sur l’un des divans de la sienne avec l’aide d’un esprit assez vif pour répondre à l’énigme malgré la fatigue qui me mordait le crâne, que je me permets de pleurer. Les coudes sur les genoux, la tête entre les mains, le cœur douloureux et l’estomac en nœud.

J’ai peur de l’avoir perdue.



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Anonymous
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Mar 28 Mar - 16:13
Il faisait chaud, et puis tout froid. C'était comme lorsque le gros orage qui faisait tant peur à Ariane avait survenu après le beau soleil. C'était sous ce même soleil qu'elle aimait se prélasser, un bouquin à la main, la tête posée sur un garçon plus grand, mais aussi plus attentionné et plus mâture qu'elle. Le quidditch à travers les âges n'avait jamais été l'un de ses livres préférés, mais comme Seth l'aimait, elle fit l'effort de l'aimer aussi. Elle lui montrait distinctement les images tandis qu'elle lui racontait en réalité le dernier horror k-drama qu'elle avait vu - elle avait eu si peur lorsque Yong-joon s'était jeté sur Dae pour la protéger de The Dolly ! - et le frappait lorsqu'il n'écoutait pas assez attentivement à son goût. Pas très fort, cela dit, pour qu'il écoute d'avantage par la suite.

Mais il commençait alors à pleuvoir, alors la petite ramassa toutes ses affaires et courut se jeter dans les bras de son grand-frère pour qu'il la porte jusqu'à l'intérieur - elle aurait très bien pu marcher jusqu'à l'intérieur, mais elle mourrait d'envie de finir son explication sur les vampires tueurs de Mexico. Une fois rentrée, la brunette commençait à faire la moue. Elle était si bien, sous son arbre ! Légèrement à l'ombre pour lire correctement, et suffisamment au soleil pour bronzer sans brûler sa peau de bébé et ses beaux yeux bleus qu'elle ne partageait pas avec son frère. Car même si les deux compères ne se ressemblaient pas physiquement, elle était persuadée que moralement, c'était son âme-soeur.

Et si elle avait pu, elle aurait passé toute sa vie en sa compagnie, à l'entendre sans vraiment l'écouter, à le voir sans vraiment le regarder, à l'embêter sans vraiment le heurter. Car pourquoi ferait-elle du mal à la personne qu'elle aimait le plus au monde ? Elle ne vivait que pour lui, dans l'espoir de devenir un jour une aussi belle personne que celle qu'elle avait en modèle. Pour toi, grand-frère. Comment pourrait-elle imaginer sa vie sans lui ? C'était lui qui lui avait donné sa passion pour le Quidditch. Elle se rappelait de la fois où, lors de sa deuxième année, il l'avait porté bien haut pour que tout le monde voit à quel point il était fier d'elle - et à quel point le monde devait l'être également. Merlin, elle aurait donné sa vie pour une seconde de plus sous le beau soleil. Une seconde de plus, avant que ne gronde le gros orage. Il lui en voulait, et n'était pas décidé à la laisser tranquille. Seth aussi avait peur. Ils se prirent tous les deux dans les bras et attendirent, les yeux fermés, que le mauvais temps se calme.

***

Ari se réveilla en un sursaut, des gouttes de sueur perlant de son front. Que s'était-il passé ? Combien de temps avait-elle dormi ? Et enfin... Où était-elle ? Son réveil l'avait éjecté du lit pour la propulser sur le sol. Mais était-ce vraiment un lit ? C'était mou, douillet, et elle était presque sûre d'avoir glissé sur une couverture. Ce n'était pas son lit, c'était un fauteuil. Que fichait-elle ici ? Cela semblait bien sa salle commune, pourtant, mais ce n'était pas le problème. N'était-elle pas dans les cuisines ? Les cuisines... Avec Seth. Etait-ce lui qui l'avait apportée ici ? Pas possible. Etait-elle capable de léviter pendant son sommeil ? Trop peu probable. La troisième année ravala sa fierté, s'essuya ses yeux de nouveau humides et remonta sur son fauteuil.

Elle se souvenait parfaitement de son rêve, et pour cause; il semblait si réel... C'était un différent Seth, une différente Ari. Les larmes coulaient les unes après les autres sans qu'elle puisse les empêcher. Etait-ce vraiment ça ce qu'elle voulait ? Peut-être que le méchant n'était pas celui qu'elle pensait. Ce n'était ni le temps, ni le moment d'y réfléchir. Alors, sans chercher d'avantage, Ariane Knight se rendormit avec une idée en tête : c'était elle le gros orage.
Ariett M. Knight
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